RESUMES

 



The role of Europe in international affairs and the democratic challenge

Max KAASE

Le rôle de l’Europe dans les affaires internationales dépendra de plus en plus de la façon dont elle répondra aux trois questions ou plutôt défis suivants : qu’advient-il de l’Etat providence européen ? Les Européens seront-ils capables de maintenir le niveau de richesse et de bien être que la majorité de leurs Etats ont atteint depuis la fin de la deuxième guerre mondiale ? La démocratie pluraliste qui y a cours réussira-t-elle à contenir et réguler les potentiels conflits nés de la montée de la précarité ? Quelles que soient les réponses qui seront apportées à ces questions, il appert qu’une Europe unie, économiquement forte, politiquement diversifiée et militairement faible est plus à même de jouer un rôle de premier plan dans la construction de la paix mondiale et la diffusion du credo démocratique.

Anti-americanism in world politics
Robert O KEOHANE

L’anti-américanisme, c’est-à-dire l’ensemble des appréciations et attitudes négatives vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique est une donnée qui a marqué de façon exponentielle la dynamique internationale depuis d’un demi siècle. A la fois désamour de « ce que l’Amérique est » et de « ce que l’Amérique fait », l’anti-américanisme n’est pas un phénomène singulier et unidimensionnel mais hétérogène. Il présente plusieurs variantes et sous types qui plongent dans diverses sources : anti-américanisme libéral, social, souverain - nationaliste et radical. Cet anti-américanisme s’enracine à la fois dans la polyvalence de la société américaine et dans le credo de l’américanisme.

La politique africaine des Etats-Unis de 1947 à 2005 : de l’engagement sélectif à la politique de « legacy »
Mamadou KA


Évaluer à partir d’une perspective historico-critique la politique étrangère des États-Unis d’Amérique à l’égard du continent africain depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours. Telle est la préoccupation de cette étude dont le diagnostic est clair : après avoir constitué un enjeu géopolitique et stratégique de relative importance durant la guerre froide, l’Afrique s’est provisoirement éclipsée de l’horizon des préoccupations immédiates ou majeures de la diplomatie américaine de l’époque post-bipolaire. Et depuis 2001, l’enjeu de la guerre mondiale contre le terrorisme semble avoir resitué l’Afrique dans l’ordre des priorités diplomatiques américaines à travers la double approche de l’engagement sélectif et de la politique de « legacy ».

« Le droit des gens » face aux défis de la pluralité et de la mondialité. Éléments d’une philosophie politique des relations internationales
Antoine TINE


Comment articuler de façon harmonieuse les aspirations singulières des individus et des peuples avec les intérêts globaux des États dans un contexte international marqué par la fluidité et la complexité propre à la mondialisation? Et face aux nouvelles tensions sociopolitiques engendrées par ce phénomène, comment est-il possible de réinventer une éthique de la gouvernance globale susceptible de garantir aux gens la paix et la justice dans une perspective à la fois plurielle et universelle? Telles sont les préoccupations que ce travail se propose d’investir à partir d’une posture philosophique dont la visée est moins moralisante et normative que compréhensive et critique.

Terrorisme et esthétique du trépas : réflexions sur l’hyperviolence” globale et l’extrémisme contemporain
Jean Thierry NANGA ESSOMBA


Comment procéder à une épistémologie du terrorisme, sans s’engouffrer a priori dans l’impasse des lieux communs de la réprobation morale ? Peut-on procéder à une herméneutique radicale de l’imaginaire du kamikaze et échapper au risque d’apologie cynique du terrorisme et à la tentation du nihilisme ? Telles sont quelques unes des interrogations à partir desquelles ce travail prend forme. Il s’agit d’une réflexion dont l’horizon épistémologique se réclame d’une philosophie politique des turbulences. Sa visée est d’inscrire les nouvelles radicalités contemporaines dans le cadre d’une dynamique de subversion globale susceptible de servir d’aiguillon pour une gouvernance placée sous le signe d’une politique de la reconnaissance dans un monde où le risque s’est désormais globalisé.