RESUMES

 

 

 

NORBERT ELIAS : LE TRAVAIL D'UNE OEUVRE

Bernard LACROIX et Alain GARRIGOU

Université de Paris X - Nanterre (France)

Norbert Elias, en tant que figure de pensée, interpelle les sciences sociales en général et la science politique en particulier. A travers Norbert Elias, ce qui est promu, c'est l'analyse processuelle et relationnelle de la société et du politique. Une approche aussi originale était condamnée à rencontrer des résistances. D'où son succès public tardif; succès public aprement conquis au terme des vicissitudes de l'existence et des luttes propres au champ scientifique.

ETAT, CRIMINALITE ORGANISEE ET STRATEGIE PENALE : ELEMENTS POUR L'ANALYSE DES POLITIQUES CRIMINELLES EN AFRIQUE

Stéphane ENGUELEGUELE

CURAPP-CNRS (France)

La criminalité, notamment quand elle est organisée, constitue une porte d'entrée à l'Etat. En Afrique noire comme ailleurs, la criminalité organisée est un défi à l'autorité de l'Etat dans l'espace social et une modalité de transformation de l'Etat. Dès lors les politiques criminelles deviennent des témoins de la répression, de la passivité ou des collusions.

DE L'ANTHROPOPHAGIE CHEZ LES CIVILISES : UN NOUVEL IMAGINAIRE DE LA VIOLENCE PHYSIQUE DANS LES SOCIETES OCCIDENTALES CONTEMPORAINES

Hélène THOMAS

Université de Paris - Nord  (France)

Dans les sociétés développées l'anthropophagie est un tabou absolu, tout comme l'inceste. Cet article vise à reconstruire une notion opératoire de l'anthropophagie sur la base des approches anthropologiques et psychanalytiques classiques du cannibalisme, afin de rendre compte d'une certaine forme de violence symbolique nouvellement à l'oeuvre dans les sociétés démocratiques contemporaines et ainsi de questionner à nouveau le processus de civilisation et d'individualisation dégagé par Norbert Elias concernant les sociétés occidentales. Nous réexaminerons à l’aide de cette notion s à l'aide de cette notion les corollaires de ce processus, à savoir l'intériorisation de la contrainte et le reflux de la violence physique individuelle et collective pour apercevoir l'un de ses points de rebroussement largement impensé.

DU MULTIPLE A L'UN ET VICE-VERSA ? ESSAI SUR LE MULTIPARTISME AU SENEGAL (1974-1996)

Antoine TINE

Institut d'Études Politiques de Paris   (France)

Cet article étudie le jeu des partis politiques dans la vie politique sénégalaise. Il a pour ambition de décrire, d'expliquer et d'essayer de comprendre la portée du multipartisme au regard des enjeux de démocratisation en cours. La problématique qui sous-tend ce texte c'est de montrer que l'histoire politique sénégalaise est traversée de part en part par la dialectique de la fragmentation (le multiple) et de l'intégration (l'un) des forces politiques, par une rhétorique de l’unification qui participe d’une construction de l’hégémonie ou d’une politique de phagocytose. Mais, en revanche il se manifeste toujours face à cette volonté dominatrice des résistances, maintenant ainsi un certain équilibre fluctuant de la pluralité, clandestine ou légale, au sein de la scène politique sénégalaise. Cela révèle la dynamique paradoxale d'une démocratisation, où la duplicité et le régime du simulacre ont droit de cité. L’effet qui en résulte est d’éloigner les partis politiques des préoccupations de la société et de bloquer sans cesse l'enracinement d'une citoyenneté solide. En définitive, la politique souffre d'un manque de crédit, d'un déficit symbolique, balançant sans cesse entre le flou et l'instable, l'ordre et le désordre, l'aléatoire et le contradictoire.

SUR L'ELECTION PRESIDENTIELLE AU BENIN ET SON OBSERVATION LOCALE : ANALYSE D'UNE EXPERIENCE INDEPENDANTE NATIONALE

Cédric MAYRARGUE

Centre d'Etude d'Afrique Noire - Bordeaux (France)

L'élection libre et transparente est une construction politico-institutionnelle qui met en scène divers acteurs comme l'exemplifie le Bénin. Ici, des acteurs publics et privés, nationaux et internationaux, mobilisent diverses ressources pour construire ou déconstruire "la régularité et la validité du scrutin". La compétition électorale devient alors en partie une compétition entre agences d'observation des élections.